En campagne pour contrer le démantèlement de notre filet social!

À la toute veille des élections générales au Québec, nous demandons aux partis en lice qu’ils s’engagent à récupérer notre trésor collectif auprès des plus nantis en instaurant une fiscalité plus progressive et à réparer les dégâts causés au filet social en réinvestissant adéquatement dans les services publics, les programmes sociaux et l’action communautaire autonome.

38 organisations sont signataires de cette déclaration (liste au bas du texte) qui fait également l’objet d’une vidéo.

Sous couvert de l’épouvantail de « crise » des finances publiques, nous avons eu droit, dans les dernières années, à plusieurs rondes de coupes, de compressions et de hausses de tarifs. Les dommages sont considérables! Les principes de gratuité et d’universalité de nos services publics sont plus que jamais en danger, menacés par leur privatisation d’un côté et pas de nouvelles compressions de l’autre.

Malgré les surplus budgétaires record des deux dernières années, les sommes dévolues au financement des services publics, des programmes sociaux et de l’action communautaire autonome demeurent largement insuffisantes. Pourtant, ces surplus ont été réalisés au détriment de la majorité de la population et au prix de l’affaiblissement de notre filet social, qui ne parvient plus à soutenir un trop grand nombre de personnes.

En éducation, les investissements actuels sont loin de suffire à combler les déficits accumulés par des années de compressions budgétaires. Les restrictions budgétaires des récentes années ont eu des conséquences négatives sur l’offre de cours, sur le soutien offert aux étudiantes et aux étudiants, sur les conditions d’enseignement, de travail et d’apprentissage. À chaque exercice budgétaire, tous les ordres d’enseignement composent avec ce sous-financement et les véritables perdants sont les étudiantes et les étudiants.

En santé et services sociaux, pendant que la rémunération des médecins a explosé, le financement des établissements publics a subi des coupes très sévères, ce qui a grandement affecté les services à la population. Les réinvestissements annoncés dans le dernier budget ne combleront pas le manque à gagner, qui atteint plusieurs milliards de dollars depuis l’élection de l’actuel gouvernement. La prévention, les services sociaux et les soins et services aux aînés sont particulièrement affectés et dans tout le réseau, l’épuisement du personnel et la surcharge de travail atteignent des niveaux critiques. La dernière réforme a désorganisé un réseau déjà étouffé, qui est aujourd’hui en crise, ce qui fait le jeu de ceux qui souhaitent qu’on le privatise. Cette privatisation affecte de plus en plus de personnes, en particulier les femmes et les familles et on assiste à l’émergence d’un système de santé et services sociaux à deux vitesses : un pour les riches et un pour les personnes défavorisées.

En ce qui concerne la petite enfance, le désengagement envers les services de garde éducatifs subventionnés et le fait de favoriser les services de garde privés diminuent la qualité de l’ensemble des services. Le personnel est épuisé, victime de la surcharge de travail. De plus, la modulation des tarifs appauvrit les familles, qui ont dû faire face à un véritable choc tarifaire.

Dans les différents ministères et organismes, les effets des coupes et du sous-financement continuent de fragiliser les services aux citoyennes et aux citoyens. Les effectifs des organisations publiques et parapubliques sont sans cesse réduits dans les centres d’appels, dans les emplois techniques ou de bureau, et chez les ouvriers et ouvrières. Plusieurs programmes peinent à survivre.

Les programmes sociaux sont eux aussi négligés. Par exemple, les prestations d’aide sociale permettent à peine de couvrir la moitié des besoins de base, comme se loger, se nourrir, se vêtir et se déplacer. Les dernières réformes de l’aide sociale, dont l’instauration du Programme Objectif Emploi, tendent à rendre cette aide de dernier recours toujours plus conditionnelle et insuffisante. Trop peu de logements sociaux sont construits à chaque année, alors que quelque 40 000 ménages locataires sont en attente d’un HLM, souvent depuis plusieurs années. Québec ne budgète que 3000 nouveaux logements sociaux par année et en raison de l’insuffisance du financement accordé, ce sont moins du tiers qui se réalisent. Pour leur part, les prestations de retraite ne permettent pas de sortir de la pauvreté, surtout pour les femmes qui comptent plus de périodes passées en dehors du marché du travail.

La détérioration des services publics et des programmes sociaux fait particulièrement mal aux personnes les plus vulnérables de notre société. C’est souvent dans les organismes d’action communautaire autonome que les personnes marginalisées peuvent trouver aide et réconfort, mais également des lieux d’appartenance et d’expression citoyenne pour défendre collectivement leurs droits. L’action communautaire autonome est un moteur de justice sociale indispensable, mais les groupes sont en manque criant de financement et n’ont plus les moyens de réaliser leur mission adéquatement.

Le modèle néolibéral qui nous est actuellement imposé voudrait remplacer les principes de répartition des richesses, de justice sociale et de solidarité par la seule responsabilisation individuelle, la rentabilité à tout prix et la recherche de profits. Les politiques néolibérales accentuent les inégalités sociales en octroyant des baisses d’impôt aux mieux nantis et aux entreprises tout en maintenant un régime fiscal qui valorise l’évitement fiscal et ferme les yeux sur l’évasion fiscale. Ces politiques nous privent collectivement de milliards de $.  Nous ne pouvons plus accepter que le 1% des plus riches continue de s’enrichir grâce à nos ressources collectives pendant que les revenus du reste de la population diminuent.

La fiscalité devrait favoriser une juste contribution des plus riches, des banques et des grandes entreprises.  La Coalition Main Rouge propose d’ailleurs plus de 20 mesures fiscales progressistes qui totalisent 10 milliards $ par année.

Avec cet argent, nous aurions largement les moyens de réinvestir massivement dans l’ensemble des services publics, de financer adéquatement les programmes sociaux et de mieux soutenir les organismes d’action communautaire autonome. Un filet social fort : c’est la meilleure manière de s’assurer que notre société soit la plus juste possible, que la dignité des personnes soit respectée et que le Québec tienne sa promesse de mettre en œuvre les droits humains au  « maximum de ses ressources disponibles » comme il s’y est engagé en ratifiant le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC). C’est une question de CHOIX politiques !

Signataires :

  1. Véronique Laflamme, organisatrice communautaire et porte-parole, FRAPRU
  2. Christian Daigle, président, Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec
  3. Jeff Begley, président, Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN)
  4. Gabriel Dumas, Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec
  5. Chantal Santerre, ATTAC-Québec
  6. Élisabeth Gibeau, Analyste politiques sociales et fiscales, Union des consommateurs
  7. Alain Marois, Vice-président à la vie politique, Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
  8. Benoît Lacoursière, Secrétaire général et trésorier, Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)
  9. Mercédez Roberge, Coordonnatrice, Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles
  10. Caroline Toupin, coordonnatrice, Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA)
  11. Virginie Larivière, Collectif pour un Québec sans pauvreté
  12. Stéphanie Vallée, présidente, L’R des centres de femmes du Québec
  13. Christian Nadeau, président, Ligue des droits et libertés
  14. Sylvie Lévesque, coordonnatrice, Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ)
  15. Marie-Andrée Gauthier, Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec
  16. Hugo Valiquette, président, Coalition des TROC
  17. Maxime Roy-Allard, Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ)
  18. Nicole Frascadore, présidente de Association de Personnes Retraitées (APR) de la FAE
  19. Rébecca Bleau, Coordonatrice de la Coalition des associations de consommateurs du Québec (CACQ)
  20. Élisabeth Garant, Directrice générale, Centre justice et foi
  21. Yann Tremblay-Marcotte, Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ)
  22. Véronique Martineau, coordonnatrice du Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE)
  23. Stéphan Corriveau, directeur général, Réseau québécois des OSBL d’habitation
  24. Guy Fortier, CPRF (Carrefour de participation, ressourcement et formation)
  25. Dominique Daigneault, présidente, Conseil centraldu Montréal métropolitain – CSN
  26. Vincent Leclair, secrétaire général du Conseil régional FTQ Montréal métropolitain.
  27. Jean-Yves Joannette, Coordonnateur, TROVEP de Montréal
  28. Marie-Andrée Painchaud-Mathieu, Coordonnatrice, Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal
  29. Marie Turcotte, Directrice générale, Ex Aequo
  30. Jimmy Forgues, coordonnateur, Solidarité populaire Estrie
  31. Marc Benoit, ROÉPAM
  32. Anne-Valérie Lemieux Breton du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches
  33. Sarah Girard, coordonnatrice, Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière (MÉPAL)
  34. Marie-Eve Bouchard, Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire Saguenay-Lac-St-Jean Chibougamau-Chapais
  35. Marie-Eve Surprenant, Coordonnatrice, Table de concertation de Laval en condition féminine
  36. Vincent Greason, coordonnateur, Table ronde des OVEP de l’Outaouais
  37. François Melançon, Association des groupes d’éducation populaire autonome (AGÉPA) Centre-du-Québec
  38. Michel Dubé, Action-Populaire Rimouski-Neigette

La Coalition Main rouge s’engage pour le communautaire !

logocoalition-sansfond-copieLa Coalition Main rouge, composée de plus de 100 organisations syndicales, féministes, communautaires, étudiantes et populaires, appuie sans réserve les mobilisations du 7, 8, 9 novembre dans le cadre de la campagne « Engagez-vous pour le communautaire ».
Ce sont plus de 1200 organismes communautaires de tout les secteurs, dans 17 régions, qui seront en grève et mèneront des actions contre le sous-financement chronique dont ils sont victimes, affectant ainsi directement les conditions de vie des plus vulnérables parmi nous.

C’est donc en solidarité avec le secteur communautaire que la Coalition appelle l’ensemble de la population à participer aux actions de cette campagne.

Pour connaître la liste des actions et des activités: http://bit.ly/2fAOKKC
Pour lire le communiqué de presse de la campagne : http://bit.ly/2fhsli9

Un gouvernement déconnecté

Par Elisabeth Gibeau, Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics

Penimage001dant que l’opposition à l’austérité bat son plein au Québec, dans le secteur public comme dans les groupes communautaires, la première conférence internationale sur la concurrence fiscale, TaxCoop, avait récemment lieu, à Montréal. Organisée par la fiscaliste Brigitte Alepin, auteure du livre Ces riches qui ne paient pas d’impôt et du documentaire Le prix à payer, des spécialistes de partout dans le monde sont venus nous y entretenir de l’avenir des régimes fiscaux. Le fiscaliste Godbout y participait d’ailleurs, afin de faire le «portrait d’une fiscalité québécoise adaptée au Québec du 21ème siècle»…

Un portrait qui reprenait les grandes lignes du rapport de la Commission sur l’avenir de la fiscalité québécoise, qu’il présidait l’an dernier : baisser les impôts et hausser la TVQ et les tarifs (électricité, services de garde, …), le nouveau credo Godbout, repris avec un enthousiasme débordant par le ministre des Finances du Québec, M. Carlos Leitao. Lire l’article complet

La Coalition Main rouge appuie les mobilisations «dehors contre l’austérité» des 2 et 3 novembre

 

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Ces 2 et 3 novembre, à l’appel des campagnes Je tiens à ma communauté > je soutiens le communautaire et Les DROITS, ça se défend, les groupes communautaires de partout au Québec feront un geste exceptionnel en se déclarant en grève, en fermant leurs portes, ou en interrompant leurs activités. À ce jour, près de 1300 groupes ont de tels mandats. La Coalition Main rouge est solidaire de leur lutte!

En coupant les services et en détériorant les droits des personnes marginalisées et en situation de pauvreté, l’austérité s’attaque aux organismes communautaires. Ainsi, plus les besoins de la population augmentent, plus les groupes sont sollicités, sans pour autant voir leur financement rehausser. Ce sous-financement des organismes communautaires ne date pas d’hier, mais l’austérité fragilise les organisations, les empêchant de remplir pleinement leur mission. Dans le cas des groupes de défense collective des droits, à cinq mois de l’échéance de leurs protocoles, l’austérité fait craindre pour la fin de leur financement.

Ces mobilisations des groupes communautaires pour leur survie et contre leur sous-financement se tiennent au moment même où des milliers de travailleurs et de travailleuses des secteurs public et parapublic se mobilisent. Les syndiqué-e-s de ces secteurs luttent, comme les groupes communautaires, contre leur appauvrissement, pour de meilleures conditions de travail, et contre les compressions qui menacent les services publics. Il s’agit d’une lutte générale contre les conséquences désastreuses des mesures d’austérité et la Coalition Main rouge tient à souligner l’apport des groupes communautaires dans cette lutte, dans les différentes régions, et leur mobilisation sans précédent les 2 et 3 novembre. Lire l’article complet

Qui sont les 95% d’économistes qui appuient supposément la réforme Godbout?

Le 19 octobre 2015,

Monsieur Carlos Leitão
Ministre des Finances
12, rue Saint-Louis, 1er étage
Québec (Québec) G1R 5L3

Objet : Qui sont les 95% d’économistes qui appuient supposément la réforme Godbout ?

Monsieur le Ministre,ImpôtsvsTaxesVignettecoupée

Le jeudi 3 septembre 2015, au tout début de la commission parlementaire qui a pour mandat d’étudier le rapport Godbout, vous avez déclaré que le gouvernement Couillard avait l’intention d’aller de l’avant avec les recommandations du rapport Godbout et que vous comptiez diminuer les impôts et augmenter les taxes à la consommation. Vous avez aussi déclaré, à cette occasion:

«C’est mon intention de faire ça. Je vous mets au défi de consulter 95 % des économistes, ils vont vous dire qu’un tel changement de taxes mixtes, c’est la chose la plus logique et efficace à faire» Lire l’article complet

Les hausses de tarifs d’Hydro… un très mauvais poisson d’avril.

POISSON-D'AVRILLa nouvelle hausse des tarifs d’Hydro-Québec de 2,9% entre en vigueur aujourd’hui, le 1er avril 2015. La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics s’insurge contre cette nouvelle augmentation des tarifs d’électricité. Elle rappelle que des décisions politiques ont détourné la mission de la société d’État, et qui lui permet de demander des hausses de tarifs excessives, malgré le fait que Hydro-Québec a enregistré des profts record l’an dernier.

La Coalition rappelle que ce sont des choix politiques des derniers gouvernements, comme celui de dégeler le prix du bloc d’électricité patrimoniale et celui d’acheter à gros prix de l’électricité éolienne à des entreprises privées, qui entraînent les hausses déjà subies et celles anticipées.

Selon la Coalition Main rouge, si l’ensemble des activités d’Hydro-Québec étaient soumises à la juridiction de la Régie de l’énergie, comme elle le demande, la population aurait droit à des baisses de tarifs. Pour cette raison, elle fait la promotion de la pétition initiée par une citoyenne sur Change.org, qui demande le gel des tarifs résidentiels d’Hydro.

Les groupes sociaux membres de la Coalition dénoncent le caractère inéquitable et régressif des hausses de tarifs. Selon eux, cette hausse, ajoutée aux nombreuses coupures et compressions, va mener ces personnes à choisir entre l’électricité, le matériel scolaire ou l’épicerie. Ils demandent au gouvernement de cesser la révolution tarifaire et de mettre en place des mesures fiscales progressives,  en mettant davantage à profit les grandes entreprises et les plus nantis, plutôt que de poursuivre dans la voie des compressions et de la tarification qui appauvrissent les plus démunis et la classe moyenne.

Pour une fiscalité plus juste (article dans la Revue Relations)

Voici un article paru dans la revue Relations du mois de mars 2014 (voir la deuxième page) sur les solutions fiscales de la Coalition. cet article a été écrit par Élisabeth Gibeau d’Union des consommateurs et de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics.

Pour lire l’article

 

Oh oui, il y en a de l’argent !!!

Le gouvernement péquiste a fait un volte-face par rapport à certaines promesses électorales, et ce, quasiment plus rapidement que Lucky Luke aurait pu le faire ! Il a en effet tourné le dos à l’abolition de la taxe santé pour 2012 et 2013, reculé sur la question du rehaussement de l’imposition sur les gains en capital et des revenus de dividendes des particuliers et surtout sur l’introduction de deux nouveaux paliers d’imposition qui aurait pu rapporter plus de 600 millions de dollars dans les coffres du gouvernement. Pourtant, le gouvernement clame haut et fort qu’il manque d’argent ! Lire l’article complet