Montréal, le 6 décembre 2013 – À l’invitation de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, qui regroupe 85 groupes sociaux de divers horizons, de nombreux citoyennes et citoyens ont assisté aujourd’hui à la première journée des audiences publiques de la Régie de l’énergie, qui portent sur la hausse des tarifs d’électricité la plus importante depuis les 20 dernières années. Cette hausse réclamée interpelle les membres de la Coalition, car elle touchera plus durement les ménages à faible et modeste revenu.
Les citoyennes et citoyens souhaitent entendre la justification du président d’Hydro-Québec Distribution, Daniel Richard, sur cette importante hausse de tarif qui, si elle est accordée, va démarrer une spirale sans fin qui, selon les projections de spécialistes, portera à 47,1% la hausse totale de nos tarifs en 14 ans (entre 2004 et 2018).
Alors que les coûts de production des barrages issus de la nationalisation de l’électricité dans les années 60 ne cessent de diminuer, et réussissent à combler la très grande partie des besoins électriques des Québécoises et des Québécois, les tarifs payés par les clientes et clients d’Hydro-Québec continuent, pourtant, d’augmenter et servent désormais de substituts aux revenus fiscaux du gouvernement, tels que l’impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés. Comme l’indique M. Sylvain Lafrenière, co-porte-parole pour la Coalition : « Cette utilisation abusive d’un service public à des fins de financement constitue une forme de taxation déguisée, et se répercute directement sur la facture d’électricité des ménages ».
Le courant ne passe plus entre Hydro-Québec et la population
La Coalition déplore que la société d’État soit devenue le simple instrument d’une politique fiscale profondément inégalitaire : en effet, «les tarifs d’électricité ne doivent pas servir à financer des parcs éoliens alors qu’Hydro-Québec nage dans les surplus d’électricité. Les appels d’offres pour l’éolien sont une décision politique et doivent être financés autrement que par nos tarifs d’électricité», explique M. Lafrenière. « Nous souhaiterions que l’ensemble des activités de la société d’État soient soumises à la Régie de l’énergie et que le gouvernement utilise une fiscalité réellement progressive pour remplir ses coffres plutôt que la tarification d’un service essentiel», ajoute Véronique Laflamme, co-porte-parole de la Coalition.
« Cette hausse des tarifs de 5,8%, applicable dès 2014, s’ajoutera en outre aux tarifications déjà en place qui contribuent à accroitre les inégalités, dont la taxe santé et la hausse des frais de scolarité: pourtant le recours à la tarification pour financer les coffres de l’État est inéquitable, car elle n’est pas faite en proportion du revenu, » ajoute Mme Laflamme.
Les membres de la Coalition demandent donc à Hydro-Québec et au gouvernement de renoncer à une telle augmentation et de soumettre l’ensemble des activités d’Hydro-Québec à la juridiction de la Régie de l’énergie.
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Informations :
Véronique Laflamme – Co-porte-parole de la Coalition : 418 956-3403
Sylvain Lafrenière – Co-porte-parole de la Coalition : 514 756-6303





La Coalition Main rouge regroupe des organisations syndicales, féministes, communautaires et populaires depuis l'automne 2009 pour revendiquer l’accès à des services publics universels et de qualité, services qui sont indispensables pour le respect et la réalisation des droits humains pour tous et toutes. Afin d’y arriver, elle propose des politiques qui permettront de refinancer l’État de manière plus équitable, c’est-à-dire en mettant à contribution les ménages et les entreprises qui en ont les moyens et en protégeant les revenus nécessaires pour assurer à tout le monde un niveau de vie décent.
